Humoresques

Le continent belge !

images/2018_continent belge_300.jpgLe continent belge ! & L'art Bul (1964-1985)
Exposition au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris
28 février-29 avril 2018


Une exposition de plus de soixante-dix artistes belges et internationaux: Pierre Alechinsky, Ben, Pol Bury, Jean-Michel Folon, Daniel Spoerri, Roland Topor...

 Le Daily-Bul est une pensée, une revue et une maison d’édition

fondée par André Balthazar et Pol Bury à La Louvière, en 1957, s’inscrivant
dans les brisées du mouvement Cobra et du surréalisme
belge. Partisans de l’auto-édition, Pol Bury et André Balthazar ont
diffusé leurs oeuvres d’abord dans la revue et ensuite par les Éditions
Le Daily-Bul, tout en ouvrant largement leur catalogue, à un niveau
international, aux artistes et aux écrivains les plus remarquables de
la deuxième moitié du XXe siècle.
« Disons que notre façon de voir était aussi une façon de brouiller des pistes trop
autoritairement tracées, à un moment où les écoles, les catégories, notamment
dans le domaine pictural, étaient très établies. Que d’agressivité hargneuse entre
les abstraits et les figuratifs, les figuratifs et les non figuratifs, les lyriques et les
nuagistes, les abstraits froids ou chauds (il y avait du thermomètre dans l’air) !
Il y a toujours eu des Pères fouettards.
La critique non plus n’y allait pas de main morte. Méchante, voire virulente. Aux
outrages, les réponses étaient cinglantes. Et bien sûr se greffaient sur ces ébats les
questions politiques : le réalisme-socialiste cher aux staliniens était dans la bagarre.
Notre liberté de ton, notre fausse désinvolture, notre impertinence n’étaient pas
tout à fait innocentes. »
André Balthazar, L’Air de rien, La Louvière, Musée Ianchelevici, 2004. p. 97
L’exposition Le Continent belge! & l’Art BUL (1964-1985) met en lumière
une sélection de dessins, gravures, photographies, issus des six
enquêtes lancées par le Daily-Bul, de 1964 à 1985, sur des sujets résolument
drolatiques et désopilants, interrogeant l’Artiste, la Ville et l’Art.
Elle fait la part belle à la première et à la dernière investigation: Le
Continent belge (1964) autour des symboles belges comme le Manneken-
Pis, la frite et la famille royale et L’esprit de clocher (1985), à
travers les dessins cocasses de nouveaux clochers pour l’église de La
Louvière, imaginés par des artistes locaux et internationaux, pour
certains de renom, comme Pierre Alechinsky, Ben, Pol Bury, Kikie
Crêvecoeur, Jean-Michel Folon, Jacques Lizène, Antonio Segui, Daniel
Spoerri, Roland Topor…
Le Daily-Bul à La Louvière, ville du surréalisme
«En mars 1957, paraît le premier numéro du Daily-Bul, qui précède de quelques années
le début des éditions du même nom, le tout – revue, livres, estampes, tracts, affiches,
objets – pouvant être considéré comme un avatar irrévérencieux du surréalisme
belge. Quatorze numéros du Daily-Bul s’échelonneront de 1957 à 1983 ; parallèlement,
outre les treize ouvrages édités sous l’enseigne des éditions de Montbliart (1955-
1967), plus de trois cents livres seront publiés par Le Daily-Bul de 1959 à aujourd’hui.
Lieu de l’édition: La Louvière, petite ville minière que rattache à Bruxelles une ligne
de chemin de fer dont les nombreux arrêts desservent d’autres bourgades de cette
plaine industrielle, vouée aux charbonnages et aux faïenceries.
Et pourtant, cette Louvière-là, si peu faite apparemment pour être un haut lieu
littéraire, fut un centre important du surréalisme en Belgique. En témoignent
des institutions de conservation et d’exposition telles que le Musée Ianchelevici,
le Centre de la Gravure et de l’Image imprimée et le Centre Daily-Bul & C°(fondé
en mai 2009), tous implantés à La Louvière et très actifs dans leurs actions de
mise en valeur des importantes collections d’oeuvres que le surréalisme a laissées
dans son sillage.
Sait-on que c’est à La Louvière que fut présentée, en 1935, la première exposition
internationale du surréalisme hors d’une capitale ? Il n’y en avait guère eu
qu’une ou deux auparavant, la première à la Galerie Pierre à Paris en 1924, l’année
du Manifeste de Breton, et la deuxième à Bruxelles en 1934, intitulée Minotaure
en relation avec la revue d’Emmanuel Tériade et d’Albert Skira, exposition qui
d’ailleurs n’était que partiellement consacrée à des oeuvres d’artistes surréalistes.
Celle de La Louvière, qui précédait d’une année la célèbre International Surrealist
Exhibition de Londres à La New Burlington Gallery de 1936, présenta, dans une
salle communale glaciale et dégradée, sous les sarcasmes d’un public déconcerté,
les oeuvres d’artistes dont le choix étonne aujourd’hui par sa pertinence et sa
qualité : Hans Arp, Victor Brauner, Giorgio de Chirico, Salvador Dali, Max Ernst,
Paul Klee, Dora Maar, René Magritte, Joan Miró, Man Ray, Max Servais, Yves Tanguy
et E. L. T. Mesens, l’organisateur de l’exposition. »
Frédérique Martin-Scherrer, Le Daily-Bul, édition d’artiste(s),
Revue Textimage

 

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