Revue scientifique de recherche sur le comique, le rire et l'humour
Humoresques revue de recherche scientifique sur le comique, le rire et l'humour défend la liberté d’expression avec les armes de l'humour.
Vaincre les épidémies - 4
Agnès sandras
VAINCRE LES ÉPIDÉMIES ENTRE 1900 ET 1929 : ISOLEMENT, MASQUES, SÉRUMS OU VACCINS –
-PARTIE IV-LA RUÉE VERS LES VACCINS LORS D’UNE ÉPIDÉMIE DE VARIOLE (1907)
Dans les billets précédents1, nous avons constaté que les mesures prophylactiques (isolement, masques, etc.) prises contre les épidémies aux XIXe et XXe siècles ont pu être raillées voire même pour certaines boudées par la population. Le premier vaccin, celui employé contre la variole depuis le début du XIXe siècle, n’est devenu obligatoire pour toutes et tous qu’en 1902. Si l’on en croit la presse, les autorités ont dû faire face en urgence à de très nombreuses demandes de vaccination ou de re-vaccination lors des épidémies : c’est le cas en 1907 lorsque la variole hémorragique (ou « variole noire ») provoque plusieurs décès …
Mots-Machines : Appel à communication
Mots/Machines-2021: Les machines ont-elles le sens de l’humour ?
Le traitement des données textuelles par les machines, telles que la transmission massive d’informations par la voie des médias sociaux, le traitement automatique du langage, la textométrie et la traduction automatique par les outils de plus en plus performants, sont maintenant incontournables dans le quotidien de tous les métiers quitournent autour du ‘texte’. Ainsi, la journée d’étude Mots-Machines à pour l’objectif d’analyser la place et le rôle de l’humain et des machines dans la création et transformation des textes.
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Agnès Sandras
VAINCRE LES ÉPIDÉMIES ENTRE 1900 ET 1929 : ISOLEMENT, MASQUES, SÉRUMS OU VACCINS
-PARTIE I. MESURES PRISES OU À PRENDRE ?
Dans ce billet, vous découvrirez les mesures prophylactiques contre la grippe proposées par les médecins en 1918 et la manière dont les autorités publiques, absorbées par la fin du conflit, tentèrent de les appliquer. La presse joua alors un rôle complexe, entre pédagogie, soutien et contestation. L’exemple des théâtres et cinémas est très parlant …
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Agnès Sandras
VAINCRE LES ÉPIDÉMIES ENTRE 1900 ET 1929 : ISOLEMENT, MASQUES, SÉRUMS OU VACCINS
-PARTIE II-Masque ou voilette?
En 1918, le corps médical préconise le port du masque ou de la voilette contre la grippe espagnole. Une telle incitation était-elle naïve ou simplement maladroite ? Dans l’imaginaire collectif, le masque comme la voilette renvoyaient en effet aux fantasmes les plus variés. De surcroît, le traumatisme des masques à gaz était très présent. Cette communication ratée a peut-être contribué à détourner les Français(e)s de ce moyen de protection contre la grippe de 1918 à 1929 … voire plus tard !
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Agnès Sandras
VAINCRE LES ÉPIDÉMIES ENTRE 1900 ET 1929 : ISOLEMENT, MASQUES, SÉRUMS OU VACCINS
-PARTIE III-Le FiAsco du masque (et de la voilette!)
Dans le PRÉCÉDENT BILLET, nous avons vu que lors de la pandémie de grippe de 1918-19 les médecins ont proposé le port d'un masque ou d'une voilette aseptique pour se prémunir de la contagion. présentée avec maladresse cette préconisation est d'autant moins acceptée que masques et voilettes renvoient à un imaginaire complexe et genré, comme nous allons le découvrir dans ce billet.
Pirandello et l'humour
Appel à propositions de la Society for Pirandello Studies :
Un appel à propositions est fait pour le volume 41 de Pirandello Studies, la revue annuelle de la « Society for Pirandello Studies ». La conférence 2020 de la Société, qui a dû être annulée en raison de la crise du coronavirus, avait l'intention de se concentrer sur l'umorisme de Pirandello et sa relation avec les théories et pratiques plus récentes de l'humour.
L'ambivalente réception de la case de l'Oncle Tom-1
L’AMBIVALENTE RÉCEPTION DE LA CASE DE L’ONCLE TOM EN FRANCE : PLEURER OU PERSIFLER ? (PARTIE I. UN SUCCÈS ÉDITORIAL ORCHESTRÉ)
Agnès Sandras
Les premières traductions de La Case de l’oncle Tom sont publiées fin 1852 en France. Les dimensions hors normes du succès de cet ouvrage ont été magistralement étudiées par Claire Parfait1, qui a montré comment et pourquoi le lectorat français adulte se prend pour la première fois de passion pour un roman anglophone en provenance des États-Unis. L’objet de ce billet et des deux suivants est d’étudier ce qu’on pourrait nommer la réception de la réception. De 1840 à 1900, tout succès littéraire est en effet décortiqué par la presse satirique. Les travers en sont grossis par la parodie, des textes humoristiques et des caricatures, et l’auteur est parfois livré à la curiosité du public par la charge2. Comment la presse satirique – formidable caisse de résonance et véritable laboratoire de réflexion sur les champs littéraires et les gens de lettres – a-t-elle observé et disséqué le succès du roman d’Henriette Beecher Stowe ? Deux dimensions sont particulièrement intéressantes et délicates à traiter tant il faut les contextualiser sous peine d’en faire des analyses erronées et/ou anachroniques : la réception d’un ouvrage réputé pour son message anti-esclavagiste (ce sera l’objet du deuxième billet) et la représentation des héros noirs de l’ouvrage (objet du troisième et dernier billet).
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L'ambivalente réception de la case de l'Oncle Tom-2
L’AMBIVALENTE RÉCEPTION DE LA CASE DE L’ONCLE TOM EN FRANCE : PLEURER OU PERSIFLER ? (PARTIE II. UN MESSAGE ANTI-ESCLAVAGISTE PLUS OU MOINS APPRÉCIÉ)
Agnès Sandras
Dans le précédent billet (à lire ici), nous avons vu comment et combien le succès éditorial de La Case de l’oncle Tom avait été orchestré. Le roman à la mode arrive en France, via l’Angleterre, avec une injonction aux larmes et à l’émotion. Sa publication sous forme de feuilletons ou d’ouvrages est suivie de près par les adaptations théâtrales. Aux traductions variées s’ajoutent donc des mises en scène différentes, se partageant larmes et rires. Ce sont autant d’occasions pour les critiques et les humoristes d’évoquer La Case de l’oncle Tom.
Au cœur des sourires et attendrissements, mais aussi d’agacements très marqués, se logent deux questions rarement évoquées de façon frontale : que penser de ce roman présenté comme un manifeste anti-abolitionniste ? De quelle façon les Noirs y sont-ils représentés (voir billet suivant) ? Ces deux interrogations sont d’une actualité forte dans la France de 1853 : l’esclavage y a été aboli récemment (1848) ; l’empereur Napoléon III songe à étendre les colonies françaises …
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L'ambivalente réception de la case de l'Oncle Tom-3
L’AMBIVALENTE RÉCEPTION DE LA CASE DE L’ONCLE TOM EN FRANCE : PLEURER OU PERSIFLER ? (PARTIE III. LA QUESTION DE L’IMAGE.)
Agnès Sandras
On sait toute l’Oncle-Tomanie qui s’est emparée de l’Angleterre et de la France ; le roman de Mme STOWE, écrit dans sa cuisine entre l’enfant auquel elle donnait à téter et le rôt qui se dorait au feu, s’est trouvé un chef-d’œuvre : on l’a dépecé par quartier, on l’a mis à toutes les sauces ; on en a fait des drames, des vaudevilles, des romances, des tableaux ; le bœuf gras s’est appelé l’Oncle Tom. Enfin : Aimez-vous l’Oncle Tom ? On en a mis partout1.
Cette critique aujourd’hui surprenante de La Case de l’Oncle Tom reflète parfaitement la situation en 1853. Nous avons vu dans les deux billets précédents que le roman de l’Américaine Harriett Beecher Stowe connaît immédiatement en France plusieurs traductions, conquiert les rez-de-chaussées des journaux nationaux et provinciaux, et est adapté sous des formes différentes au théâtre. La presse satirique est agacée non pas tant par le contenu de l’œuvre que par la démesure de son succès.
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